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Occupation des locaux de Kyrnolia à Ajaccio – Aiacciu Cità Corsa dénonce l’accaparement de l’économie corse

Produit CORSU E RIBELLU

Ce matin les militants de Corsica Libera / Aiacciu Cità Corsa ont occupé brièvement et symboliquement l’agence Kyrnolia située à Albert 1er afin de dénoncer l’accaparement de l’économie corse par des intérêts extérieurs comme Véolia. Après cette conférence de presse, les militants ont procédé à un tractage dans le quartier (photos)

Voici le texte de la conférence de presse :

Nous sommes venus ici dénoncer les énormes profits réalisés sur notre terre, dans plusieurs domaines, au détriment de nos intérêts collectifs.

Sur Aiacciu, il est évident que des sommes considérables liées à des activités réalisées sur notre sol, sont systématiquement détournées au profit de l’extérieur.

On peut mentionner :

  • La quasi totalité du parc immobilier social, dont les loyers sont versés sur des comptes bancaires situés hors de corse.

  • Le produit des locations des résidences secondaires appartenant à des personnes non domiciliées en corse, qui viennent de surcroît concurrencer l’économie locale.

  • Les grandes surfaces autorisées dans une proportion exagérée, qui ne laissent chez nous que les salaires des employés de base, pendant que l’essentiel des bénéfices sont transférés ailleurs.

Dans les secteurs qui concernent plus directement d’action de la mairie, nous constatons que les municipalités passées, de droite comme de gauche, ont choisi de déléguer à des sociétés extérieures l’essentiel des services publics. Ce mode de gestion est d’autant plus aberrant que la ville et la CAPA emploient un nombre d’employés important.

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La plupart des marchés de maîtrise d’œuvre échappent ainsi aux locaux, de même que les dossiers contentieux de la ville, attribués par la municipalité Renucci à une société d’avocats continentale, au détriment des avocats ajacciens. Ce n’est d’ailleurs pas le meilleur moyen de défendre les intérêts de la ville, comme on vient d’ailleurs de constater lors de la récente annulation du PLU.

Sont aussi délégués à des sociétés extérieures la gestion des transports en commun et celle de l’eau et de l’assainissement.

Notre ville et se habitants sont donc spoliés de plusieurs millions d’euros par an. Les profits réalisés chez nous qui vont enrichir des sociétés extérieures, et ne sont pas investis sur place, pénalisant le développement et l’emploi local.

Dans le domaine de l’eau, qui est une richesse patrimoniale de la Corse, la ville d’Aiacciu se trouve encore liée par le contrat passé dans des conditions scandaleuses en 1992. A l’époque, la ville en grandes difficultés financière avait conclu pour une durée de 25 ans une contrat avec la Compagnie des Eaux et de l’ozone, du groupe de la Générale des Eaux, devenue par la suite Veolia.

Le droit d’entrée payé par cette société pour renflouer les caisses d’une municipalité en grandes difficultés financières et aux abois, s’est fait à des conditions très pénalisantes pour la ville. Celle ci a dû accepter des clauses exorbitantes, et en particulier le paiement par les usagers d’une prime fixe par compteur, destinée à rembourser l’avance initiale effectuée par le concessionnaire . Ce dernier aura ainsi percu à l’échéance du contrat, en 2017, plus de 10 m€, en remboursement de sa mise de fonds initiale de 2.25 M€ .

La création de la CAPA à laquelle la ville a transféré sa compétence eau et assainissement en 2003, a certes donné lieu à quelques réajustements. Mais Veolia a compensé immédiatement les quelques réductions qu’elle avait consenti, par l’intégration l’ensemble des communes de la CAPA dans la concession .

Ce sont donc des millions d’euros, réalisés sur l’exploitation de nos richesses naturelles qui échappent annuellement à l’économie locale pour aller gonfler les profits d’une multinationale, le tout dans la plus grande opacité, cautionnée par les municipalités successives.

Ainsi, nous avions déjà dénoncé ces errements en 2009, en amenant les éléments suivants :

  • Kyrnolia, dont la décorsisation de l’encadrement est systématique, n’existe pas en Corse en tant qu’entité économique, car il ne s’agit que d’une marque déposée à l’INPI (Institut national pour la propriété industrielle)

  • la Compagnie des Eaux et de l’Ozone, CEO, n’est pas inscrite au registre du commerce à Ajaccio, contrairement à l’extérieur de l’île où la CEO dispose de 45 établissements secondaires (RC dans chaque ville) ?

  • le « Directeur en Corse » de la CEO ne dispose d’aucun pouvoir de décision ?

  • les contributions sociales, les taxes et les impôts ne sont pas payées en Corse par la CEO, puisque les salaires et le chiffre d’affaires sont imputés à une autre région que la Corse ?

  • les factures des abonnés en Corse sont réglées hors de l’île et atterrissent dans une banque non domiciliée dans l’île ?

La Corse dispose de ressources en eau importantes par rapport aux îles voisines. L’eau est un bien collectif du peuple corse, il doit en avoir la maîtrise et il ne doit pas payer le prix fort pour sa distribution.

A l’échelle de l’ensemble français, c’est en Corse que le prix de l’eau est le plus élevé

Cette situation est directement liée à la position dominante de Kyrnolia-Veolia ainsi qu’à l’importance du parc de résidence secondaires et de son mitage qui augmente les coûts des réseaux et des équipements.

Veolia accapare notre eau et nous la revend cher. La plupart des communes du littoral sont sous son emprise.

Dans ce domaine il n’y a pas de fatalité, plutôt que de se livrer pieds et poings liés à KYRNOLIA, nous devons favoriser un système de régies à l’échelle de grands bassins intercommunaux, afin de faire baisser le prix de l’eau pour les consommateurs.

Le passage de la gestion de l’eau en régie est d’ailleurs une option de plus en plus choisie par les collectivités. C’est le cas en France pour la ville de Paris, et c’est aussi le cas pour quelques communes de Corse. A chaque fois, ce passage en régie a permis de faire chuter considérablement la facture d’eau pour l’usager. Cette baisse des tarifs est directement liée à l’arrêt des ponctions réalisées par la multinationale. Le PDG de cette dernière déclarait en effet dans le magazine Challenge du mois d’avril 2013, qu’avec une rentabilité opérationnelle de 20% en 2009, la division eau de la société est « la vache à lait du groupe ».

Aiacciu cita Corsa s’engage à demander dès la mise en place de la nouvelle municipalité un audit précis sur la gestion de l’ensemble des délégations, et, en particulier pour l’eau et l’assainissement, la mise à l’étude du passage en régie du contrat actuel dont la fin est prévue en 2017.

Corsica Libera Aiacciu Cità Corsa

14 janvier 2015

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